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« Le médecin personnel du Roi » de Per Olov Enquist
Par Virginie
En cette deuxième moitié du XVIIIème siècle, le jeune prince héritier monte sur le trône pour devenir Christian VII. Malgré son intelligence, le jeune roi est fragile mentalement et physiquement et il est rapidement écarté du pouvoir, encouragé à la beuverie et aux futilités. La direction des affaires du royaume est aux mains de la reine douairière appuyée par le « Conseil Privé », particulièrement rétrograde et retors à toute modernisation.
C’est lors d’un grand tour pour le présenter aux Cours européennes qu’il va rencontrer Johann Friedrich Struensee, un médecin allemand progressiste, pétri des idéologies humanistes des Lumières et engagé socialement auprès des plus pauvres. Le médecin accepte de rejoindre Copenhague pour suivre le jeune souverain. Très vite une relation de confiance s’installe entre les deux hommes. Christian VII le nommera Maître des requêtes, puis Ministre du cabinet privé et Struensee entreprendra une réforme de l’administration danoise et un nombre impressionnant de décrets. Le médecin se heurte alors à une hostilité grandissante des membres évincés de la Cour danoise, qui n’auront de cesse de comploter pour écarter cet homme qu’ils considèrent comme arriviste et intrigant.
« Le médecin personnel du roi » relate un épisode véridique et incroyable de l’histoire du Danemark. Celle de l’ascension fulgurante et éphémère d’un médecin, devenu homme de pouvoir, qui va se substituer au roi défaillant mentalement. Un homme mû par un altruisme que ses ennemis vont trouver douteux et surtout menaçant pour leur statut et leurs privilèges et dont la chute n’en sera que plus brutale. Comment cet homme du peuple, simple médecin, allemand de surcroit, peut-il penser que son pouvoir va perdurer ?
Dans un style quelquefois très circonstancié et malgré quelques redites et une interprétation trop libre de certains sentiments, Per Olov Enquist nous offre un roman passionnant sur une époque et un héros intelligent mais malheureux qui paiera de sa vie d’avoir eu raison trop tôt. Un roman marquant.
« Phaenomen » d’Erik L’Homme
Par Elodie
J’ai beaucoup aimé sa trilogie « Le livre des étoiles ». Une série qui m’a donné le gout de la lecture lorsque j’étais enfant.
Je dois dire que cette fois encore je n’ai pas été déçue même si je n’ai fini que le premier tome. J’aime bien cet univers de magie, d’inexplicable tout en étant dans notre monde réel. Les faits historiques réels placés dans le livre me plaisent beaucoup. Il pousse à remettre en question pas mal de choses. Je pense que c’ est un livre parfait pour les ados.
« Appelez la sage-femme » de Jennifer Worth
Par Virginie
Dans cet East End de Londres, près des docks, quelques années après la seconde guerre mondiale, les familles les plus pauvres s’entassent dans des tènements – quelquefois déclarés insalubres – aux conditions d’hygiène précaires, souvent sans salle de bains.
C’est dans ce quartier que la jeune Jenny Lee, infirmière et fraîchement habilitée sage- femme prend son poste à la Nonnatus House, un établissement religieux tenu par des bonnes sœurs anglicanes, toutes infirmières et toutes dévouées aux habitants les plus défavorisés.
Au fil des tournées et des consultations, on suit les destins de ces femmes chargées de mener à bien les grossesses, en veillant à la santé de la mère avant et après la naissance. C’est aussi l’occasion d’entrer dans l’intimité des foyers pour y découvrir les conditions de vie et d’hygiène quelquefois impensables même pour cette époque.
C’est cette réalité que Jennifer Worth évoque avec son autobiographie. En relatant ses expériences, ses rencontres, elle fait revivre cette Angleterre pauvre, à peine remise de la seconde guerre, où la crise du logement héritée du Blitz et l’absence de politique de contrôles des naissances, affectent fortement la population de l’est londonien.
L’abnégation et le dévouement des sages-femmes vont ainsi permettre à de nombreuses femmes de ne pas perdre la vie en la donnant.
« Aliocha » d’Henri Troyat
Par Virginie
Le jeune Alexis, en dernière année de collège, ne sait plus comment se comporter avec ses parents. Russes blancs, ils ont dû fuir le pays avec l’ arrivée des Bolcheviks, abandonnant biens et richesse, mais ne désespérant pas d’y retourner un jour…Et justement, en ce mois de janvier 1924, leur rêve est ravivé par la mort de Lénine. Leur fils, que les parents surnomment affectueusement Aliocha, est déchiré entre l’ amour qu’il porte à ses parents, leurs espoirs, et ses propres envies : réussir à l’école et s’acculturer à ce pays dont il connaît le fonctionnement et dont il aime la langue. Au collège, il déploie tous ses efforts, en vain, pour se faire accepter de ses petits camarades moqueurs qui ne cessent de lui rappeler ses origines. Tous, sauf le jeune Thierry, brillant, sensible, premier de la classe, issu d’une famille bourgeoise et…bossu. Chacun portant son content de complexe et de gêne, l’influence réciproque des deux adolescents va conduire à une amitié sincère, profonde et fondatrice, jusqu’à un drame qui les marquera à tout jamais…
Avec Aliocha, Henri Troyat évoque les déchirements des enfants d’émigrés partagés entre l’amour de leurs parents et le besoin de se faire accepter par la société dans laquelle ils se construisent. Henri Troyat, évoque ici sa propre expérience de vie de fils d’émigrés russes dans le Paris des années vingt où les Russes blancs étaient stigmatisés car voyants, exubérants, n’ayant pas compris alors que leur destin hors de Russie était définitif. Un récit tendre, émouvant propre à toucher toutes les personnes déracinées ou partagées entre plusieurs cultures.
« La vie devant soi » de Romain Gary (Emile Ajar)
Par Saïda
C’est un livre magnifique, une histoire émouvante mais si réelle. Les personnages sont solidaires, humains, touchants, sans préjugé, ils vivent l’instant présent… C’est un livre qu’il faut absolument lire ! La vie de Madame Rosa et de Momo, son passé, son présent et puis mourir dans la dignité, c’est le combat de cette femme …
Momo cet enfant qu’elle a élevé avec d’autres enfants tous de mères prostituées… Une histoire qui vous marque et qui donne à réfléchir sur la souffrance… La femme et son éternel combat pour exister et donner le meilleur de soi … un combat de tous les jours, un combat de toute une vie pour certaines…
« Fragile » de Muriel Robin
Par Véronique
Le récit du parcours à succès d’une humoriste presque malgré elle, sur fond d’histoire familiale difficile à porter, de souvenirs fondateurs et de secrets enfouis. Un sous-titre, tiré du livre, pourrait être « Rire pour ne pas en pleurer ». Muriel Robin se livre sans fard, sans dissimuler les hauts et les bas de son ascension artistique, un succès qui l’étonne, qu’elle s’emploie à relativiser et dont elle va jusqu’à refuser la légitimité tant qu’elle n’aura pas résolu sa difficulté à se trouver elle-même. Nous suivons sa quête depuis le milieu des petits commerçants d’après-guerre à Lyon où ses parents ont développé des boutiques de chaussures (Elle aurait bien pu y faire carrière comme vendeuse… !), dans les cours d’art dramatique à Paris, jusqu’au milieu du show-biz, de la télévision, retraçant ses nombreuses amitiés avec ses comparses du début, des soutiens inattendus parfois, des célébrités du milieu artistique qu’elle nous donne à voir de l’intérieur. Par sa sincérité, ce récit ne laisse pas indifférent, levant un voile sur la difficulté à vivre un destin d’artiste. (Véronique)
« Feuilles d’automne » d’Adeline Yen Mah
Par Virginie
Après la mort de sa femme qui a accouché d’une petite fille, le père de la famille Yen, aidé de Tante Baba sa sœur, élève ses cinq enfants – trois fils et deux filles. Après deux ans de veuvage, il tombe éperdument amoureux de Jeanne, une sino-française de dix ans sa cadette, flattée d’appartenir désormais à une famille de la petite bourgeoisie de Shanghaï. Hautaine et sûre d’elle, elle mène son mari et la famille à la baguette et prend rapidement en grippe les enfants du premier lit dont elle change les prénoms en les européanisant – en particulier la petite dernière Adeline qui
devient son souffre-douleur. Rien ne trouve grâce aux yeux de cette belle-mère acariâtre qui se fait appeler Niang, et la petite fille grandit gardant toujours l’espoir d’être aimée, en recherche d’estime et d’une place dans la famille.
« Feuilles d’automne » est un récit familial dur et cruel, qui déroule près de 80 ans de l’histoire chinoise, de l’Empereur Qing aux évènements de Tienanmen, sans oublier la montée du Kuomintang et celle de Mao Zedong qui vont influencer le destin de la famille. Une famille qui va éclater entre Shanghai, Hong-Kong et la Californie, au gré des guerres et des révolutions. Grâce au récit qu’en fait Adeline, c’est la petite histoire qui s’inscrit dans la grande. Ce récit autobiographique retrace l’histoire d’une renaissance grâce à la résilience et évoque l’émergence d’une puissance humiliée par les occidentaux. Un récit qui permet d’en connaître un peu plus sur Hong-Kong, loin de la Chine continentale et sur les chinois qui ont émigré aux USA.
Un récit riche et émouvant.
Nouvelles autobiographiques d’Edward St Aubyn
Par Ysaline
Avant le confinement, j’ai fait l’acquisition de l’ensemble des nouvelles autobiographiques d’Edward St Aubyn : « Point de Fuite », « la Trilogie Some Hope » (Peu importe, Mauvaise Nouvelle, Après tout), « Le Goût de la Mère », « Enfin, Sans Voix ». Vous pouvez les lire en anglais si vous voulez lire la version originale.
Il y raconte son combat contre ses traumatismes d’enfance au sein d’une famille de l’aristocratie anglaise hautement dysfonctionnelle et contre ses diverses addictions. C’est extrêmement bien écrit, sensible, mordant et percutant. Ce n’est pas réjouissant, ni facile à lire mais c’est une analyse sensible de la nature humaine, de ses failles mais aussi de sa lumière et de sa capacité de résilience.
« La trilogie berlinoise » de Philip Kerr
Par Martine
Le livre est une mine d’informations historiques sur l’Allemagne durant le IIIème Reich, avec en personnage principal, un détective, fort courageux qui ne mâche pas ses mots, aime l’autodérision et les femmes. Ce détective, ex-policier va conduire des enquêtes avec en toile de fond, Berlin, Nuremberg, Postdam, etc.
Ce livre devrait figurer au programme des lycéens, en parallèle du programme d’histoire tellement ces années 30/40 avec toutes les étapes de l’antisémitisme, de l’endoctrinement, de la violence, des méthodes nazies sont présentées avec beaucoup de minutie !
L’écriture de l’auteur crée une atmosphère hypnotique et là, je vous laisse car ainsi captivée par ce livre, je tiens à poursuivre sur-le-champ la troisième partie de cette trilogie époustouflante et passionnante.
« Artemisia » de Nathalie Ferlut et Tamia Baudouin
Par Lisa
Je la conseille vivement à toutes et à tous, peut-être surtout à celles et ceux qui aiment l’histoire de l’art. « Artemisia » raconte la vie de la peintre italienne du seizième siècle Artemisia Gentileschi, avec un fort accent mis sur la relation complexe entre elle et son père, lui aussi peintre célèbre. Une relation d’amour et de soutien artistique mutuel, mais qui reste traditionnelle surtout vu que le père considère sa fille comme sa propriété et qu’il n’ose pas se révolter complètement contre les règles et les lois sexistes de l’époque. Je ne vous donnerai pas tous les détails de l’histoire évidemment, mais vous invite à découvrir ce destin exceptionnel et cette histoire où se mêlent un procès mémorable, un mariage, des naissances d’enfants, pas tous légitimes, un quasi-divorce, pas mal de voyages et surtout, une carrière artistique incroyable et une véritable révolution à l’intérieur de l’Académie des Beaux-Arts Italienne.
Mais Aussi…
Pentalogie « Le poids des secrets » « Tsubaki » (Tome 1) d’Aki Shimazaki
« Tu ne jugeras point » d’Armel Job
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« La chorale des dames de Chilbury » de Jennifer Ryan