Que ce soit de manière assumée, détournée ou complètement inconsciente, les auteurs ont depuis toujours cherché l’inspiration dans leur vie quotidienne.
Histoires d’apparence banales ou destins exceptionnels,ils ont su nous emmener avec passion et talent au coeur de leur(s) histoire(s).
Voici quelques uns de nos coups de cœurs du genre.
“Super sourde” de Cece Bell – Les arènes
A la suite d’une méningite, Cece Bell perd l’audition à l’âge de quatre ans. Devenue illustratrice pour la jeunesse, elle raconte dans cette bande dessinée autobiographique son enfance marquée par la différence. Se faire des amis, jouer, apprendre…, tout est différent quand on est sourde et que cela se voit. A l’école, Cece porte un appareil auditif imposant. Pour affronter le monde qui l’entoure – pleinement entendant, lui – et accepter son handicap, elle s’invente un personnage de super-héros : Supersourde. Son récit juste, drôle et plein d’énergie, s’adresse autant aux enfants (à partir de 8 ans) qu’aux adultes.
“Marzi” de Marzena Sowa et Sylvain Savoia – Dupuis
L’ auteure Marzena Sowa a vécu l’état de siège, la pénurie, Solidarnosc et le ras de fer entre Jaruzelski et Walèsa, l’explosion de la centrale e Tchernobyl… De l’intimité de sa vie de famille, on passe à la grande histoire, celle de la Pologne et d’une Europe qui s’est construite sous la domination soviétique. « Marzi », c’est elle, et surtout un témoignage en bande dessinée à hauteur d’enfant, d’une belle sensibilité.
“Blankets : Manteau de neige” de Craig Thompson – Casterman
Drôle d’enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d’une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il côtoie biches, renards, ours, blaireaux. En revanche, la petite ville où il va à l’école est emblématique de l’Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s’ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l’autoritarisme de son père et des brimades vécues à l’école, Craig se réfugie dans le dessin, « plaisir frivole » dont s’efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu’il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu’il parviendra tout de même à vivre jusqu’au bout. et qui lui redonnera goût au dessin.
“Le chagrin” de Lionel Duroy – Julliard
De l’Occupation jusqu’à nos jours en passant par la guerre d’Algérie et Mai 68, des avenues chics de Neuilly aux cités dortoirs de Rueil, Lionel Duroy retrace l’itinéraire chaotique d’un enfant, puis d’un homme, pris au piège d’une odyssée familiale désastreuse. Un roman poignant qui fouille les mentalités françaises des cinquante dernières années.
“Un roman français” de Frédéric Beigbeder – Grasset
» C’est l’histoire d’une Emma Bovary des seventies, qui a reproduit lors de son divorce le silence de la génération précédente sur les malheurs des deux guerres. C’est l’histoire d’un homme devenu un jouisseur pour se venger d’être quitté, d’un père cynique parce que son coeur était brisé. C’est l’histoire d’un grand frère qui a tout fait pour ne pas ressembler à ses parents, et d’un cadet qui a tout fait pour ne pas ressembler à son grand frère. C’est l’histoire d’un garçon mélancolique parce qu’il a grandi dans un pays suicidé, élevé par des parents déprimés par l’échec de leur mariage. C’est l’histoire d’un pays qui a réussi à perdre deux guerres en faisant croire qu’il les avait gagnées, et ensuite à perdre son empire colonial en faisant comme si cela ne changeait rien à son importance. C’est l’histoire d’une humanité nouvelle, ou comment des catholiques monarchistes sont devenus des capitalistes mondialisés. Telle est la vie que j’ai vécue : un roman français. «
“Le pavillon des enfants fous” de Valérie Valère – LGF
A treize ans, Valérie Valère a été internée au pavillon des enfants fous d’un grand hôpital parisien. A quinze ans, elle écrit le récit de ce séjour.
Son livre n’est pas seulement une vision du monde hospitalier, des traitements pour les malades mentaux, le cri pathétique d’une adolescente de treize ans qui, un jour, a refusé toute nourriture : elle prend conscience des raisons profondes qui l’ont amenée au comportement suicidaire qu’est l’anorexie.
“Le voile noir” d’ Anny Duperey – Seuil
Anny Duperey a huit ans lorsque ses parents disparaissent dans un tragique accident domestique. Des années durant, elle tire « un voile noir » sur son passé et abandonne dans un coin sombre, sans même les regarder, les photos laissées par son père, le photographe Lucien Legras.
Ce n’est que trente-cinq ans plus tard qu’elle les exhume enfin de leur « tiroir-sarcophage », et pose sur ce drame intime des mots d’une justesse bouleversante.
“Moi, boy” de Roald Dahl – Gallimard
Que se passe-t-il quand on attrape une ratite ? Et quand on simule une crise d’appendicite ? Avez-vous jamais fumé du tabac de chèvre ? Vous a-t-on déjà affublé d’un costume qui vous donne l’air d’un employé des pompes funèbres pour vous rendre à l’école ? A travers le récit de ses aventures, découvrez un jeune Roald Dahl qui ressemble étonnamment aux héros de ses livres ! Roald Dahl se souvient avec tendresse de ses années d’enfance riches d’aventures et d’émotions et les raconte avec un humour inimitable.
“Poulet aux prunes” de Marjane Satrapi – L’Association
L’intrigue se passe en novembre 1958 en Iran. Nasser Ali Khan, joueur de tar et grand-oncle maternel de l’auteur, décide de se laisser mourir après que sa femme lui a cassé son instrument car il ne parvient pas à en retrouver un avec un aussi joli son.