Le Japon, cette terre de contrastes qui émerveille… Si la littérature japonaise a commencé à se faire connaître en Occident par l’importation des mangas dont nos ados sont si friands, les adultes ont depuis quelques années, de plus en plus, les yeux braqués vers le Pays du Soleil Levant. En effet, la littérature japonaise offre tout et son contraire : des histoires simples et pudiques aux scénarios improbables et déjantés… tout en conservant toujours une fibre bien particulière qui la distingue du reste.
Petit tour d’horizon des livres japonais ou parlant du Japon disponibles dans vos bibliothèques :
Romans adultes
“Au prochain arrêt” d’Hiro Arikawa – Actes Sud (2021)
Ce roman de l’auteure des « Mémoires d’un chat » suit le trajet de la ligne Imazu de la compagnie de chemin de fer privée Hankyû. Organisé en deux parties de huit chapitres chacune (comme les huit arrêts du train), il se déroule au printemps dans le sens Takarazuka-Nishinomiya, et en automne pour le retour.
A chaque arrêt, de nouveaux passagers montent, se parlent, s’observent. Et, d’un trajet à l’autre comme d’une saison à l’autre, le lecteur se fait l’observateur des paysages changeants, des multiples trajectoires de la vie et surtout de l’évolution de chacun des personnages montés à bord.
“La papeterie Tsubaki” d’Ito Ogawa – Picquier (2018)
Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre de réconciliations inattendues
“Les tendres plaintes” de Yôko Ogawa – Actes Sud (2010)
Blessée par l’infidélité de son mari, Ruriko décide de disparaître. Elle quitte Tokyo et se réfugie dans un chalet en pleine forêt où elle tente de retrouver sa sérénité. Ruriko est calligraphe. Non loin, dans un autre chalet, s’est installé Nitta, un ancien pianiste de renom devenu facteur de clavecins, un homme habité par un calme particulier qui semble absorber les sons des instruments qu’il fabrique. Bien qu’assisté chaque jour dans son ouvrage minutieux par une jeune femme prénommée Kaoru, il vit seul avec un vieux chien aveugle et sourd. Invitée en ces lieux par Kaoru, la calligraphe observe et s’interroge sur la relation du facteur et de son aide. Ainsi elle apprend que Nitta ne peut plus jouer en présence d’autrui, que seule persiste en lui la capacité de vivre avec des sons invisibles. Mais, un matin, la calligraphe surprend Nitta installé au clavecin jouant « Les Tendres Plaintes » pour Kaoru.
“Reine de cœur” d’Akira Mizubayashi – Gallimard (2022)
En 1939, Jun est étudiant au Conservatoire de Paris. Mais le conflit sino-japonais le contraint à rentrer au Japon. En quittant la France, il laisse derrière lui son grand amour, sa « reine de coeur », la jeune Anna. L’épreuve de la guerre sera d’une violence monstrueuse.
Des années plus tard, Mizuné, une jeune altiste parisienne, découvre un roman qui lui rappelle étrangement le parcours de ses grands-parents, Jun et Anna, qu’elle n’a jamais connus. Bouleversée par la guerre et la folie des hommes, leur histoire d’amour, si intimement liée à la musique, pourrait bien trouver un prolongement inattendu.
“Les délices de Tokyo” de Durian Sukegawa – Albin Michel (2016)
« Écoutez la voix des haricots »: tel est le secret de Tokue, une vieille dame aux doigts mystérieusement déformés, pour réussir le an, la pâte de haricots rouges qui accompagne les dorayaki, des pâtisseries japonaises. Sentarô, qui a accepté d’embaucher Tokue dans son échoppe, voit sa clientèle doubler du jour au lendemain, conquise par ses talents de pâtissière. Mais la vieille dame cache un secret moins avouable et disparaît comme elle était apparue, laissant Sentarô interpréter à sa façon la leçon qu’elle lui a fait partager.
BD adultes
“Le journal de mon père” de Jiro Tanigûchi – Casterman (2021)
Le décès de son père contraint Yoichi Yamashita à retourner dans sa ville natale après de longues années. Lors d’une veillée funèbre arrosée, son enfance refait surface : cet après-midi de printemps passé à jouer sur le plancher du salon de coiffure de son père, l’incendie qui a ravagé la ville et sa maison familiale, le divorce de ses parents… Au fil des confidences et des souvenirs partagés par ses proches, Yoichi redécouvre celui qu’il a toujours vu comme un père absent et froid.
“Le vieil homme et son chat, tome 1 : Le vieil homme et son chat n’ont plus peur des chiens” (série, 7 tomes) de Nekomaki – Casterman (2018)
Daikichi, instituteur à la retraite et veuf, vit avec Tama, un chat de 10 ans. Ou bien est-ce Tama qui veille sur son vieux maître pour honorer une promesse faite à son épouse disparue ? Au fil des saisons et d’un quotidien fait de promenades paisibles, de repas partagés entre voisins de toujours et d’évocations des années passées, Daikichi et son chat s’entraident, se chamaillent, et s’adorent.
“Les temps retrouvés” (deux tomes) de Kei Fujii et Cocoro Hirai – Ki-oon (2020)
Il n’y a pas d’âge pour tomber amoureux : c’est le message que souhaitent faire passer les deux auteurs dans ce roman graphique 100 % couleur, imaginé dans le sens de lecture occidental.
Tout en douceur et avec justesse, Les Temps retrouvés fait de nous les témoins d’une rencontre amoureuse du troisième âge et se penche ainsi sur une thématique encore délicate à aborder, celle d’une deuxième vie…
Si l’amour n’a ni foi ni loi, il n’a pas d’âge non plus ; s’il peut nous quitter, il peut aussi nous retrouver et faire à nouveau basculer notre vie.
“A nous deux Paris !” de Jean-Paul Nishi – Picquier (2012)
Quand un jeune Japonais découvre dans ses pérégrinations humoristiques et ironiques les travers de la vie parisienne. Il scrute et déchiffre en images notre quotidien dans ses moindres détails, comme le ferait un Florent Chavouet à Tokyo, et apprend à ses risques et périls les charmes de la France que nous découvrons dans ce livre comme dans un miroir.
Documentaires adultes
“Les leçons du Japon : un pays très incorrect” de Jean-Marie Buissou – Pluriel (2021)
Le Japon vit depuis trente ans une crise économique et sociale multiforme. Sa dette publique est la plus élevée du monde. Les revenus stagnent, le taux de pauvreté est le double du nôtre, sa population diminue et vieillit massivement, sa jeunesse paraît démoralisée…
Pourtant, le Japon se tient et se supporte fort bien lui-même. Il est dur et brutal sous certains aspects, mais le chômage y est inconnu, la délinquance négligeable et les services d’une qualité inimaginable.
On peut y voir le résultat d’un formatage omniprésent dès la petite enfance, dont le conformisme tue le dynamisme, la créativité et les rêves. Mais on peut aussi penser que la manière dont le Japon échappe aux fractures qui stressent la France, et à certains des maux qui pourrissent la vie des Français, vaut d’être regardée de plus près. Quitte à ce que les leçons que peut donner le Japon semblent attentatoires à ce qui est politiquement (et autrement) « correct ».
“Avoir le courage de ne pas être aimé” d’Ichiro Kishimi – Guy Trédaniel (2018)
Sous ce titre provocateur qui va à l’encontre de tout ce que l’on nous apprend depuis notre enfance, ce livre, très accessible et profond, nous explique comment débloquer le pouvoir qui est en nous et qui ne demande qu’à s’épanouir pour que nous soyons la personne que nous souhaitons vraiment être. Et cela, sans tenir compte du regard des autres, sans nous soucier de leur approbation. En s’appuyant sur les théories d’Alfred Adler, l’un des trois géants de la psychologie du début du xxe siècle aux côtés de Freud et de Jung, ce livre suit une conversation éclairante entre un philosophe et un jeune homme. Le philosophe explique à son élève comment chacun d’entre nous est capable de déterminer sa propre vie, sans les entraves des expériences passées, des doutes et des attentes des autres. C’est une façon de penser profondément libératrice, nous permettant de développer le courage de changer et d’ignorer les limites que nous et les personnes qui nous entourent peuvent nous imposer.
“Régime Okinawa : les secrets de la longévité” de Sybille Naud – Hachette cuisine (2018)
Inspirez-vous des habitudes alimentaires des habitants de cette île du Japon, réputés pour leur incroyable longévité.
Conçu comme une véritable ligne de conduite nutritionnelle avec l’objectif de s’inscrire dans la durée, il permet de rester mince et de vieillir en bonne santé.
Les fiches techniques de cet ouvrage vous donneront toutes les clés pour vous y mettre.
Apprenez également à composer des repas équilibrés et plein de saveurs : Bento végétarien, Filet de porc vapeur au sésame noir, Tartare de daurade aux algues et au citron vert, Nouilles froides aux okras, Taro et courge mijotés au miso, Salade de poulpe au concombre, Epinards au tofu frit, Thé vert …
“Le livre du thé” de Kakuzo Okakura – Picquier (2006)
Depuis un siècle, Le Livre du thé qui offre une introduction des plus subtiles à la vie et à la pensée asiatiques s’adresse à toutes les générations. Et ce grand classique, qui a permis naguère de jeter un pont entre l’Orient et l’Occident, n’a rien perdu de sa force et peut encore éclairer notre modernité.
Le trait de génie d’ Okakura fut de choisir le thé comme symbole de la vie et de la culture en Asie : le thé comme art de vivre, art de penser, art d’être au monde. Il nous parle d’harmonie, de respect, de pureté, de sérénité. Au fond, l’idéal du thé est l’aboutissement même de cette conception zen : la grandeur réside dans les plus menus faits de la vie. Qui cherche la perfection doit découvrir dans sa propre vie le reflet de sa lumière intérieure. Aussi la voie du thé est-elle bien plus qu’une cérémonie : une façon de vivre en creusant aux racines de l’être pour revenir à l’essentiel et découvrir la beauté au cœur de la vie.
“Le Japon : quiétude et tumulte = Nihon shizukade sawagi” de Nicolas Wauters – Racine (2022)
Grâce à un QR code qui vous géolocalisera, ce superbe guide offre une une carte en ligne reprenant toutes les adresses. Grâce à la 5G, le touriste accède facilement et gratuitement aux différents lieux emblématiques recensés.
Nicolas Wauters est guide et photographe. Basé à Tokyo, il propose un guide loin des clichés, mais où les endroits mythiques du Japon sont bien présents et transcendés par ses photos. Il nous fait notamment découvrir un Tokyo empreint de silence et de quiétude, parfois la nuit même. Ses images sont accompagnées d’un QR codes qui permet de bénéficier de données mises à jour en permanence. Jamais d’adresses erronées ou d’horaire modifié.
Albums enfants
“À la sieste, tout le monde !” de Yuichi Casano – L’école des loisirs (2009)
Comme il fait beau, une grand-mère met son joli matelas sur la véranda pour qu’il prenne l’air. Le chat voit le matelas moelleux et décide de faire une sieste. La grand-mère surprenant le chat a aussi envie de faire une sieste. Mais que se passe-t-il ? D’autres passent par là : une poule et ses poussins, un petit garçon et son chien, une chèvre, une truie et ses porcelets !
“Les amis” de Kazumi Yumoto – L’école des loisirs (2004)
Kiyama, Kawabe et Yamashita sont trois copains d’école d’une douzaine d’années. La grand-mère de Yamashita meurt soudain. Il la connaissait à peine, mais il doit partir trois jours pour assister à son enterrement. Il revient troublé, fasciné, obsédé par la mort. Les deux autres se rendent compte qu’ils n’ont jamais vu de cadavre et qu’ils ignorent ce qu’on ressent à la mort de quelqu’un…
“Une chouette bibliothèque” de Kazuno Kohara – Gründ (2014)
Une étrange bibliothèque n’ouvre que la nuit. Elle est tenue par une petite fille aidée de trois chouettes et est ouverte à tous les animaux. Des illustrations en linogravure en trois couleurs.
“Momoko : Une enfance japonaise” de Kotimi – Rue du monde (2020)
Huit histoires étonnantes pour découvrir une famille, un maître d’école, un chat, un marchand de poissons rouges, un fabricant de taïyakis… et tout un monde !
BD enfants
“My hero academia, tome 1 : Izuku Midoriya : les origines” (manga, série de 33 tomes) de Kohei Horikoshi – Ki-Oon (2016)
Dans un monde où 80% de la population possède un super?pouvoir appelé alter, les héros font partie de la vie quotidienne. Et les super?vilains aussi ! Face à eux se dresse l’invincible All Might, le plus puissant des héros ! Le jeune Izuku Midoriya en est un fan absolu. Il n’a qu’un rêve : entrer à la Hero Academia pour suivre les traces de son idole.
Le problème, c’est qu’il fait partie des 20% qui n’ont aucun pouvoir…
Son destin est bouleversé le jour où sa route croise celle d’All Might en personne ! Ce dernier lui offre une chance inespérée de voir son rêve se réaliser. Pour Izuku, le parcours du combattant ne fait que commencer !
“Chi : une vie de chat, tome 1” (manga, 11 tomes) de Konami Kanata – Glénat (2010)
Que faire quand on est un mignon petit chaton et que d’un coup, on se retrouve tout seul ?
Pleurer ? Ne rien faire ? Attendre ? Non, il y a plus drôle que ça : découvrir le monde !
Du jardin public à la maison, des chaussures au vétérinaire, des balles rebondissantes aux plantes d’appartement…
La vie de chat est pleine de joies et de surprises.
Et avec Chi, elle l’est encore plus.
« Une sacrée mamie, tome 1” (manga, 11 tomes) de Yoshichi Shimada – Delcourt : Akata (2009)
Années 50, Akihiro est un jeune garçon turbulent qui vit à Hiroshima avec sa mère et son frère. Il est confié du jour au lendemain à sa grand-mère qui habite dans la petite ville de Saiga. Tout d’abord triste de quitter sa famille et un peu effrayé de vivre seul avec une vieille femme à la campagne, Akihiro doit néanmoins apprendre à s’adapter et à aimer sa nouvelle existence.
“One piece, tome 1: A l’aube d’une grande aventure” (manga, 50 tomes) d’Eiichiro Oda – Glénat (2013)
Nous sommes à l’ère des pirates. Luffy, un garçon espiègle, rêve de devenir le roi des pirates en trouvant le One Piece, un fabuleux trésor. Par mégarde, Luffy a avalé un jour un fruit du démon qui l’a transformé en homme caoutchouc. Depuis, il est capable de contorsionner son corps élastique dans tous les sens, mais il a perdu la faculté de nager. Avec l’aide de ses précieux amis, il va devoir affronter de redoutables pirates dans des aventures toujours plus rocambolesques.
Documentaires jeunesse
“Si le monde était un village de 100 personnes” (bilingue français-japonais) de Kayoko Ikeda – Picquier Jeunesse (2002)
Si le monde était un village de 100 personnes, 52 seraient des femmes, 48 seraient des hommes…
Un certain e-mail a fait le tour du monde. Lancé sur l’océan d’Internet comme une lettre dans une bouteille à la mer, il a voyagé aux quatre coins de la planète, se modifiant et se transformant au gré des destinataires, pour ne délivrer pourtant qu’un unique message. Il est devenu un conte de notre époque, un conte de l’Internet.
“Tokyo” d’Audrey Guiller – Milan (2020)
« Mes p’tites questions – Tokyo » permet de découvrir la capitale du Japon et l’art de vivre japonais à travers seize questions d’enfants :
C’est où, Tokyo ?
Tokyo, c’est la ville où il y a le plus de monde ?
Pourquoi tout est petit ?
“Japorama” de Marco Reggiani – Casterman (2019)
Emaillé d’un peu d’histoire, Japorama propose un itinéraire pour découvrir ce pays qui fascine les Français. Se perdre à Tokyo, visiter les temples, les forêts de bambous, dormir dans un ryokan, admirer le mont Fuji… autant d’endroits emblématiques qui font rêver l’aspirant voyageur. On y découvre aussi les règles à respecter, les traditions, les bases de l’alimentation, les produits et les curiosités de tous types. Un panorama élégant et complet de la culture, des us et coutumes nippons.
“Yahho Japon !” d’Eva Offredo – Maison Georges (2021)
Tsuyu vit à côté d’un champ de sarrasin, Chawan a toujours aimé les bols, Wan Wan est une petite fille de samouraï, Shikiri aimait bien les bagarres avec son petit frère, Kodomo vit avec très peu de choses… Avec Uchimizu, Moso et Higasa, ces 8 femmes japonaises nous parlent simplement de leurs passions et de leurs vies. Elles nous racontent leur parcours, leur enfance, leur lieu de vie ainsi que le métier qu’elles ont choisi. Des métiers méconnus et riches de traditions en lien avec la gastronomie, l’artisanat populaire, la science, la poésie, la santé, le sport ou encore l’art contemporain. Les illustrations invitent au voyage et des petits détails apparaissent à chaque lecture de ces histoires qui nous montrent que l’extraordinaire n’est pas loin, à la portée de toutes et de tous.