En panne d’inspiration pour les fêtes de fin d’année? Les bibliothèques pourraient bien vous sauver la mise. Riches d’une année de coups de cœur et de découvertes, elles vous proposent des idées cadeaux pour adultes.
Bandes dessinées
“La Saga de Grimr” de Jérémie Moreau – Delcourt (2017)
1793, l’Islande, accablée par la misère, doit encore subir le joug du Danemark. Et le sort de Grimr, devenu orphelin, est plus cruel encore dans ce pays où l’homme se définit d’abord par son lignage. Doté d’une force impressionnante, il se sait capable de rivaliser avec les plus fameux héros de saga même s’il n’est le fils de personne. Il ne lui manque que l’opportunité de prouver sa valeur…
Un incontournable de l’année, grand gagnant à Angoulême.
“Blankets : Manteau de neige” de Craig Thompson – Casterman (2003)
Drôle d’enfance pour Craig. Il grandit dans un cadre idyllique, celui d’une ferme isolée dans les bois du Wisconsin, où il côtoie biches, renards, ours, blaireaux. En revanche, la petite ville où il va à l’école est emblématique de l’Amérique profonde : repliée sur elle-même, violente, raciste. Une intolérance subie de plein fouet, à laquelle vient s’ajouter une culpabilité omniprésente entretenue par son éducation ultra-catholique. Lassé de l’autoritarisme de son père et des brimades vécues à l’école, Craig se réfugie dans le dessin, « plaisir frivole » dont s’efforcent de le détourner ses éducateurs. Son sentiment de culpabilité atteint son paroxysme lorsqu’il tombe raide amoureux de Raina, rencontrée dans un camp de vacances paroissial. Une passion qu’il parviendra tout de même à vivre jusqu’au bout et qui lui redonnera goût au dessin.
“Irena – Le ghetto” de Jean-David Morvan, Séverine Tréfouël et David Evrard – Glénat (2017)
1940, l’armée nazie a envahi la Pologne. À Varsovie, les Juifs de la ville ont été parqués dans le ghetto : un quartier entier entouré de murs. Quiconque tente de s’en échapper est abattu. Les seuls qui peuvent y entrer sont les membres du département d’aide sociale. Parmi eux, Irena vient tous les jours leur apporter vivres et soutien. Ici, tout le monde la connait, les enfants l’adorent. Elle nourrit bientôt un projet: celui de les sauver.
Une magnifique bande dessinée relatant avec émotion les exploits d’une femme au grand coeur. Un modèle de courage qui n’hésitera pas à risquer sa vie pour sortir clandestinement les orphelins du ghetto.
“Jamais je n’aurai 20 ans” de Jaime Martin – Dupuis (2016)
Ils se rencontrent en 1936 dans le chaos autodestructeur de la guerre d’Espagne: Isabel est couturière, Jaime est artilleur dans l’armée républicaine. Ils s’aiment. Ils combattent. Ils échappent à la mort. Mais à la chute de la Républiques, Isabel et Jaime sont dans le camp des vaincus et il est parfois plus difficile de survivre dans la paix que dans la guerre. Après avoir cru en des lendemains qui chantent, comment garder le silence sous une dictature ? Une histoire vraie, celle des grands-arpents de l’auteur espagnol Jaime Martin. Deux parcours, une histoire d’amour, un couple que l’on veut soutenir jusqu’à la fin de ce roman graphique.
“L’Homme gribouillé” de Frederik Peeters et Serge Lehman – Delcourt (2018)
A 40 ans passés, Betty Couvreur vit dans l’ombre de sa mère Maud, auteur de livres pour enfants. Pourtant, depuis des années, Maud subit l’emprise d’un terrifiant maître-chanteur, Max Corbeau. Betty l’apprend et se retrouve projetée dans une quête des origines en compagnie de sa propre fille, Clara. Voyage initiatique au pays des monstres et des merveilles avec au bout, peut-être, un secret venu du fond des âges. Un roman graphique entre thriller et fantastique.
“Les vieux fourneaux” de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet – Dargaud (2014- …)
Énorme succès pour cette série qui compte déjà quatre volumes. Lupano et Cauuet se moquent sans complexes (mais avec classe) de la vieillesse et nous offrent une galerie de personnages absolument hilarants. Pierrot, Mimile et Antoine, trois septuagénaires, amis d’enfance, ont bien compris que vieillir est le seul moyen connu de ne pas mourir. Quitte à traîner encore un peu ici-bas, ils sont bien déterminés à le faire avec style : un oeil tourné vers un passé qui fout le camp, l’autre qui scrute un avenir de plus en plus incertain, un pied dans la tombe et la main sur le coeur. Une comédie sociale aux parfums de lutte des classes et de choc des générations.
Romans
“Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage” de Maya Angelou – LGF (1969)
Premier volume d’un récit autobiographique commencé à 40 ans, “Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage” retrace le parcours hors du commun de Maya Angelou, militante pour les droits civiques et afro-féministe. A travers sa vie, ses combats, ses amours, c’est aussi l’histoire, souvent sombre, des Etats-Unis que l’auteur nous offre à voir.
Un classique de la littérature américaine encore trop peu connu du vieux continent.
“Les fantômes du vieux pays” de Nathan Hill – Gallimard (2016)
Aux Etats-Unis, le gouverneur et candidat à la présidentielle Packer est agressé en public par une femme d’âge mûr, Faye Andresen-Anderson. Les médias s’emparent de son histoire et la surnomment Calamity Packer. Seul Samuel Anderson, professeur d’anglais à l’université de Chicago, passe à côté du fait divers, trop occupé à jouer en ligne. Pourtant, Calamity Packer n’est autre que sa mère !
Un premier roman dense et ambitieux qui mêle roman d’apprentissage et fresque historique de l’Amérique contemporaine. Une réussite pour ce jeune auteur tragi-comique à suivre…
« Les rêveurs » d’ Isabelle Carré – Grasset (2018)
Quand l’enfance a pour décor les années 70, tout semble possible. Mais pour cette famille de rêveurs un peu déglinguée, formidablement touchante, le chemin de la liberté est périlleux. Isabelle Carré dit les couleurs acidulées de l’époque, la découverte du monde compliqué des adultes, leurs douloureuses métamorphoses, la force et la fragilité d’une jeune fille que le théâtre va révéler à elle-même.
Un roman intime et une jolie surprise prometteuse pour ce premier livre entre fiction et autobiographie.
“Le lambeau” de Philippe Lançon – Gallimard (2018)
Rescapé de l’attentat du 7 janvier 2015 contre le journal Charlie Hebdo, Philippe Lançon ne cherche pas à décrire les attentats mais nous offre un roman sur la survie, sur une vie qui bascule. Un roman sans pathos, éblouissant et intense… à couper le souffle !
« Le Mars Club » de Rachel Kushner – Stock (2018)
Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie. Cette ancienne stripteaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l’homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer.
Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine
“Le chagrin” de Lionel Duroy – Julliard (2010)
De l’Occupation jusqu’à nos jours en passant par la guerre d’Algérie et Mai 68, des avenues chics de Neuilly aux cités dortoirs de Rueil, Lionel Duroy retrace l’itinéraire chaotique d’un enfant, puis d’un homme, pris au piège d’une odyssée familiale désastreuse. Un roman poignant qui fouille les mentalités françaises des cinquante dernières années.
“Les yeux de Sophie” de Jojo Moyes – Milady (2017)
En 1916 à Paris, Sophie Lefèvre doit prendre soin de sa famille alors que son mari part pour le front. Quand la ville tombe entre les mains de l’armée allemande, Sophie est contrainte de faire le service tous les soirs à l’hôtel où réside la Wehrmacht. La découverte de son portrait par le nouveau commandant va mener à une dangereuse obsession qui menace la réputation, la famille et la vie de Sophie, et va la conduire à prendre une terrible décision.
Un siècle plus tard, à Londres, Liv Halston reçoit ce portrait en cadeau de la part de son mari avant de recueillir son dernier soupir. Sa vie est bouleversée de plus belle lorsqu’une rencontre fortuite lui permet de découvrir la véritable histoire de ce tableau.Un roman d’amour historique par l’auteur de “Avant toi”.
« Cet été-là » de Lee Martin – Sonatine (2005)
Tout ce qu’on a su de cette soirée-là, c’est que Katie Mackey, 9 ans, était partie à la bibliothèque pour rendre des livres et qu’elle n’était pas rentrée chez elle.
Trente ans après, quelques-uns des protagonistes se souviennent. Le frère de Katie, son professeur, la veuve d’un homme soupçonné du kidnapping, quelques voisins, tous prennent la parole, évoquent leurs souvenirs. Des secrets émergent, les langues se délient. Qui a dit la vérité, qui a menti, et aujourd’hui encore, qui manipule qui ?
Avec ce thriller passionnant, Lee Martin nous plonge avec brio dans l’ambiance d’une petite ville de l’Amérique profonde et explore la part d’ombre de la nature humaine.
“Patients” de Grand Corps Malade – Points (2012)
Grand Corps Malade livre le récit de son année de convalescence dans un centre de rééducation pour handicapés lourds. L’immobilité totale, les soins quotidiens, les médecins et les infirmiers dont on est entièrement dépendant : des histoires personnelles, émouvantes, parfois drôles, toujours instructives. Une leçon de vie, et d’optimisme, pour chacun d’entre nous racontée avec humour et beaucoup de générosité.
“Le purgatoire” de Chuck Palahniuk – Sonatine (2013)
A sa grande surprise, Madison, 13 ans, morte dans de mystérieuses circonstances, est allée directement en enfer. Lors d’une soirée d’ Halloween, elle a néanmoins l’occasion de revenir sur terre. Cette petite parenthèse chez les mortels va être riche en évènements. Madison va en effet essayer de combler quelques blancs de son histoire en enquêtant sur un horrible meurtre, dont elle est peut-être l’auteure, et tenter de savoir pourquoi elle a été damnée. Elle va surtout découvrir une conspiration millénaire, dans laquelle elle joue le rôle principal.
Chuck Palahniuk continue ici son épopée dantesque. Après Damnés, il remet en piste Madison, l’ado la plus cynique de la terre et de l’enfer. Une fois encore, il repousse les limites de la provocation et lacère méchamment les obsessions américaines, célébrité et religion en tête. C’est hilarant, sale, ça appuie où ça fait mal, bref, c’est du grand Palahniuk.
Documentaires
« La cuisine Hygge » de Birgit Dahl – Solar (2017)
Découvrez des recettes faciles et inspirées entre cocooning, bien-être et partage. Succombez à la tendance feel good made in Danemark.
Un seul credo : prendre soin de soi, profiter des petits bonheurs de la vie et bien s’entourer.
Le livre du Lagom : l’art suédois du « ni trop, ni trop peu » de Anne Thoumieux – First (2017)
Le petit frère suédois du hygge (à moins que ce ne soit un nouveau concept à part entière ?) : le Lagom, mot intraduisible signifiant « ni trop ni trop peu », sorte d’art de vivre cherchant un bonheur simple et dépouillé. L’auteur propose une approche globale de ces phénomènes de modération joyeuse, de simplicité assumée, qui pourraient bien aider à construire une société meilleure pour demain. Qu’est-ce qu’éduquer, travailler lagom ? Recevoir lagom ? A quoi ressemble la mode, la beauté, le bien-être lagom ? Et surtout, qu’en disent les Suédois ?
“Ne suis-je pas une femme ? : femmes noires et féminisme” de Bell Hooks – Cambourakis (2015)
« Ne suis-je pas une femme ? », telle est la question que Sojourner Truth, ancienne esclave, abolitionniste noire des États-Unis, posa en 1851 lors d’un discours célèbre, interpellant féministes et abolitionnistes sur les diverses oppressions subies par les femmes noires : oppressions de classe, de race, de sexe. Héritière de ce geste, Bell Hooks décrit dans ce livre devenu un classique les processus de marginalisation des femmes noires et met en critique les féminismes blancs et leur difficulté à prendre en compte les oppressions croisées.
Un livre majeur du « black feminism » qui a pourtant mis 30 ans à être traduit. A découvrir d’urgence!
“La vie héroïque de Suzanne Spaak : Paris, 1940-1944 : l’audace d’une femme face à la barbarie nazie” d’Anne Nelson – Robert Laffont (2018)
Voici une histoire de courage sans faille face au mal. Voici le drame haletant d’une femme qui a tout risqué pendant l’Occupation pour mettre à l’abri des centaines d’enfants juifs condamnés à la déportation. Suzanne Spaak, née en 1905 dans une famille de la haute bourgeoisie catholique belge, s’est installée à Paris en 1937 avec son mari, dramaturge à succès. Lorsque la guerre éclate, elle rejoint sans hésiter la Résistance et s’appuie sur sa fortune et son prestige social pour enrôler des complices dans la capitale occupée.
Le portrait d’une femme téméraire.
« Zatopek : le 1er magazine running & santé Belge et Luxembourgeois »- rédacteur en chef Gilles Goetghebuer – Ed. Sport & Santé
Zatopek est à la course à pied ce que Muhammad Ali est à la boxe, Pelé au football ou Fangio à la course automobile: une véritable légende !
Aujourd’hui, Zatopek est également un support de communication sur papier et sur internet avec des références internationales, un nom chargé d’histoire, un nouvel état d’esprit, un contenu rationnel et non-complaisant : le 1er magazine « Running & Santé » de votre région.
L’agenda des courses à venir est disponible sur zatopekmagazine.com
« Vivre et courir » d’ Emilie Forsberg – Editions Mons (2018)
Un livre autobiographique dans lequel la Suédoise, spécialiste du trail et du skyrunning, évoque son attachement à la nature, son plaisir à explorer les montagnes et son rapport à son corps. L’ouvrage est également une invitation à faire du yoga dans son jardin, à cuisiner les ressources de son potager, à manger plus sain et à pratiquer une activité sportive.
“Cool parents make happy kids” de Charlotte Ducharme – Marabout (2017)
Pour une éducation positive accessible à tous !
Votre enfant fait une colère pour un simple bonbon ? Il vous a tapé(e) ou ne respecte pas les règles ? Il ne veut pas partager ou refuse de se coucher ? Rassurez-vous, grâce à l’éducation positive, il est possible d’améliorer le quotidien avec votre enfant. Sans être autoritaire ou laxiste, vous pourrez mieux comprendre ses besoins, le responsabiliser et l’encourager.
Et parce qu’il n’est pas toujours facile de passer de la théorie à la pratique, ce livre témoignage vous donne, à partir de scènes réellement vécues, les outils concrets pour acquérir des réflexes « positifs ».
Un livre facile mais essentiel, bourré d’astuces pratico-pratiques.
“Voyager avec ses enfants : la bible des parents voyageurs : destinations, conseils, infos pratiques” sous la coordination de Dominique Bovet – Lonely planet (2017)
En camping-car en Australie, en week-end à Budapest, en trek en Patagonie, en 4×4 dans un parc de Tanzanie ou sur les traces des Incas au Pérou… le voyage en famille, c’est possible ! Bambins remuants, jeunes aventuriers assoiffés de découvertes, ados en mal de sensations fortes ou fans de mangas : quel que soit leur profil, ce guide vous donne toutes les clefs pour choisir votre destination et réussir vos vacances avec vos enfants à l’étranger, qu’ils préfèrent barboter dans les Antilles ou suivre les pas d’Anakin Skywalker en Tunisie.
Une foule de destinations, conseils et infos pratiques pour partir en toute tranquillité.
“Le roi des cons: Quand la langue française fait mal aux femmes” de Florence Montreynaud – Le Robert (2018)
Les mots que vous utilisez signifient-ils exactement ce que vous voulez dire ?
Il est bien des tournures tendancieuses, « crime passionnel », « préliminaires », « nom de jeune fille » ou « instinct maternel », que j’ai utilisées avant de prendre conscience de leur contenu machiste. Depuis le masculin pluriel qui écrase le féminin jusqu’au refus d’employer la forme féminine des noms de métier, en passant par des insultes sexistes comme con et ses dérivés, le langage usuel dévalorise le féminin, minore ou justifie des violences masculines.
Changer le monde prendra un certain temps. Changer les mots, c’est possible tout de suite.
“La Procrastination : L’art de remettre au lendemain” de John Perry – Autrement (2012)
Le philosophe américain John Perry nous offre un plaidoyer convaincant en faveur de ce «défaut» qui, bien utilisé, peut vous transformer en foudre de guerre.
Un essai étonnant et à contre-courant.
“Il y a 50 ans…mai 68” d’Eric Alary – Larousse (2017)
Plus qu’un livre, un très bel objet qui retrace les évènements de mai 68 à Paris mais pas seulement. Comment ce printemps de révoltes a été vécu en France, en Europe, dans le monde? Quels vécus pour les paysans, les femmes, les immigrés, les artistes ou les intellectuels ?
Un ouvrage richement illustré accompagné de nombreuses reproductions de journaux, affiches, chansons…
Un superbe panorama de l’époque qui vous (re)plongera dans ce printemps de liberté et vous donnera à coup sûr l’envie d’en savoir plus.